• Qu’est-ce que l’Ankou ?

Si vous n’êtes pas breton et que le nom de l’Ankou ne vous dit rien, peut-être serez-vous plus inspiré par celui de Faucheuse. L’Ankou ressemble à l’allégorie de la Mort que l’on retrouve dans un certain nombre de panthéons et de mythologies: personnage de premier plan dans les contes et dans la mythologie populaire bretonne, l’Ankou représente en réalité un serviteur de la Mort. L’essentiel de la tradition bretonne autour de cette figure a été rapporté par Anatole le Braz dans son ouvrage La Légende de la Mort, d’où s’inspirent certains épisodes de La Légende de l’Ankou.

Gustave Doré – Le Quatrième Cavalier, Mort sur le cheval pâle, 1865 (détail)

 

  • Anatole Le Braz et La Légende de la Mort

Si vous avez déjà écouté La Légende de l’Ankou, le nom de Gwendal le Barzh vous aura peut être paru proche de celui d’Anatole le Braz. Cet homme de lettres breton, auteur de romans et folkloriste, a œuvré à la fin du XIXème siècle à réunir chansons et légendes de la région, afin de les publier en français. Dans la fiction sonore, Lebarzh Père est un conteur épris de récits, tout comme l’était Anatole Le Braz, dont le livre La Légende de la Mort a été un matériaux précieux à l’écriture du feuilleton, recueil de récits de rencontres avec la Mort entendus par l’auteur. Bien entendu, la Mort telle que représentée dans la fiction audio n’a que peu en commun avec le personnage décrit par Le Braz…

  • L’Ankou selon Le Braz

« On dépeint l’Ankou, tantôt comme un homme très grand et très maigre, les cheveux longs et blancs, la figure ombragée d’un large feutre ; tantôt sous la forme d’un squelette drapé d’un linceul, et dont la tête vire sans cesse au haut de la colonne vertébrale, ainsi qu’une girouette autour de sa tige de fer, afin qu’il puisse embrasser d’un seul coup d’œil toute la région qu’il a mission de parcourir. Dans l’un et l’autre cas, il tient à la main une faux. Celle-ci diffère des faux ordinaires, en ce qu’elle a le tranchant tourné en dehors. (…)

Le char de l’Ankou (karrik ou karriguel ann Ankou est fait à peu près comme les charrettes dans lesquelles on transportait autrefois les morts. (…)

L’Ankou se sert d’un ossement humain pour aiguiser sa faux.
Quelquefois il en fait redresser le fer par les forgerons qui, sous prétexte d’ouvrage pressé, ne craignent pas de tenir leur feu allumé, le samedi soir, après minuit.

Mais le forgeron qui a travaillé pour l’Ankou ne travaille plus ensuite pour personne. »

La Légende de la Mort, Chapitre 3, L’Ankou (Lire la suite sur Wikisource)

 

Selon Anatole Le Braz, l’Ankou était réputé être suivis par deux pourvoyeuses: la Peste et la Disette. Lire l’histoire de celui qui porta la Peste sur ses épaules

  • Un autre mythe breton: les Korrigans

La Bretagne est également connue pour son bestiaire féérique, où les Korrigans ont une place de choix, version bretonne des nains ou des Farfadets, ils peuplent les contes pour enfants. On leur attribue différents pouvoirs selon les versions: tantôt ils réalisent les voeux des voyageurs égarés ou les aident à retrouver leur chemin, tantôt ils les entraînent dans une ronde d’où ils ne ressortiront plus jamais vivants…

 

L’Ankou sur l’ossuaire de Ploudiry